sommaire :
. l'huitre de normandie
. la coquille Saint Jacques
. la moule

L'huitre de normandie :

  Au cours des siècles, une longue histoire d'amour a rapproché les gastronomes et l'huître de Normandie.
Déjà, au XVlie siècle, elle était réputée à la cour de Louis XIV. La Normandie possède en effet une bien réelle tradition huîtrière de qualité, issue de la pêche côtière, puis des cultures marines. A l'origine, les huîtres normandes provenaient de la pêche côtière sur des gisements naturels, en eau semi-profonde, soit de la baie de Granville-Cancale, au cœur du golfe normand-breton, soit de la baie de Seine, l'ancien " golfe du Calvados ".

  Il s'agissait de l'huître plate, dénommée " pied de cheval ", draguée avec des " fers " par des navires superbes et fortement voilés,
les " bisquines ", sur les " huîtrières " dont les noms évoquent encore un grand patrimoine maritime.
Il faut citer en particulier les bancs du Haguet, de la Foraine, du Trou à Giron, de la Costaise dans la baie de Granville-Chausey, et ceux de Saint-Vaast-la-Hougue, de Grandcamp, de Courseulles et de Port-en-Bessin, en baie de Seine.

  Outre cette pêche en mer organisée en caravanes, il faut mentionner une " industrie " ostréicole à terre avec des claires d'engraissement et des ateliers d'exploitation, qui assurait déjà la renommée de l'huître de Normandie. Il suffit de découvrir les tableaux de J.-F. de Troy dont le "Déjeuner aux huîtres" et ceux, plus récents, de Guillaume Fouace, de Morel-Facio ou d'Oscar Guet, et de lire ou relire Roger Vercel et Jean Le Bot.

  Avec le temps, dans les années 1960, après un rude hiver, les Normands sont passés à la culture des huîtres, l'ostréiculture des grandes marées, en raison d'un estran sans fin et de marnages hors du commun, de l'ordre de 14 mètres.

  Aujourd'hui, la Basse-Normandie, avec 40 000 tonnes d'huîtres creuses, est devenue la première région conchylicole française, avec quatre bassins de production sur la zone de balancement des marées. Les huîtres d'élevage de l'Ouest Cotentin-Chausey, de l'Est Cotentin - Saint-Vaast-la-Hougue, de la baie des Veys-Grandcamp-Maisy et de la Côte de Nacre-Meuvaines-Asnelles sont caractérisées par leur goût iodé, unique et, dit-on, quelque peu aphrodisiaque, de plus en plus apprécié par les amateurs éclairés.

  Selon les bassins, ce goût caractéristique de pleine mer et des grandes marées est plus ou moins prononcé et il satisfait pleinement les grands gastronomes. Enfin, les bases à terre et ateliers conchylicoles, nouveaux équipements, tous aux normes sanitaires européennes, renforcent l'image de qualité de l'huître de Normandie.

  L'huître, merveille de nos réveillons, est une nourriture plus qu'une autre magique : la nature a enfermé dans une coquille nacrée cette délectable créature. Celui qui l'ouvre redécouvre avec délices et, selon l'idée que l'on s'en fait, avec sauvagerie ou avec raffinement le plaisir délectable et quasi anthropophage de dévorer la mer toute crue.


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La coquille saint jacques :

  La coquille Saint-Jacques est un coquillage mythique lié à la mer. La Naissance d'Aphrodite, statuette en terre cuite de la Grèce antique, comme la Naissance de Vénus de Botticelli célèbrent sa beauté. Elle sert encore d'insigne aux pèlerins des longs chemins retrouvés du Mont-Saint-Michel, les Montois, et à ceux de Saint-Jacques-de- Compostelle, les Jacquets.

  C'est aussi une des rares espèces côtières donnant lieu à des pêches qui la situent dans les dix premières places au niveau national, en tonnage et en valeur avec la reconnaissance récente d'un Label Rouge. La coquille de la Manche Est - baie de Seine représente, à elle seule,près de la moitié de la production nationale. La côte qui va de Barfleur à Antifer occupe, tant du point de vue géographique que productif, une situation particuliére.Elle met en effet à la portée des grands comme des petits bateaux artisanaux un gisement naturel relativement riche.

  L'attrait que provoque ce coquillage d'exception a necessité l'organisation d'une exploitation rationnelle des gisements de la pêcherie en Manche associant depuis 25 ans les pêcheurs et leurs organisations professionnelles, aux scientifiques, avec l'Ifremer et l'université de Caen, dans un double objectif de conservation et de qualité. Ainsi les coquilles Saint-Jacques en Normandie sont-elles pêchées à 11 centimètres de diamètre, taille minimale de capture, assurant une reproduction suivie chaque année par des bateaux océanographiques qui évaluent le stock sur le fond et par des biologistes spécialistes des ressources halieutiques. La conservation de la pêcherie s'obtient progressivement par les caractéristiques des flottilles,Les mesures echniques attachées aux engins de pêche, et enfin par l'attribution de licences de pêche définissant les quotas et périodes de pêche (250 kilos par marin et par jour).

  Grâce à ces efforts constants, "' les malheureux qui vivent loin de la mer pourront très longtemps encore se rendre en pèlerinage chez nous pour fêter la saison de la Saint-Jacques singulière et délectable créature que l'on servait autrefois couchée dans sa coquille et noyée de beurre cachée sous une croute de chapelure dorée.


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La moule :

  Un récit publié à la fin du XVIème siècle raconte qu'en 1235, un naufragé écossais, Patrick Walton, vint s’échouer en baie d’Aiguillon à une demi-lieue de port Esnande.
Il fut recueilli par les habitants de la région et s’y installa. Sans ressource, il décida de reprendre ses activités habituelles, notamment la chasse aux oiseaux de mer. Des filets étaient tendus sur le littoral entre des piquets de bois enfoncés dans le sol. Le chasseur eut la surprise de constater l’envahissement de ses poteaux par de nombreuses petites moules dont il observa la rapide croissance.

  Par la suite, il lui apparut plus profitable de capturer des moules et de les engraisser plutôt que de chasser les oiseaux. Il aurait de cette façon inventé les premiers parcs à moules sur bouchots.
Longtemps, cette technique d'élevage sur bouchots ne s'est pratiquée que sur la côte atlantique française, région où le naissain se fixe naturellement sur les pieux.

  Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la population vivaraise tenta la culture des moules selon différentes méthodes (sur planches ou pierres), mais les résultats n'étaient pas satisfaisants.
C'est en 1954, au Vivier sur mer, qu'est née la mytiliculture en Baie du Mont-Saint-Michel. Cette nouvelle activité s'est rapidement développée grâce à des conditions de milieu tout à fait favorables

  La mytiliculture sur bouchots est apparue sur la côte est du Cotentin à partir de 1956. Mais c'est à partir de  1963, sur la côte ouest, que cette culture va rapidement se développer notamment dans les régions d’Agon et de Pirou. En l'espace de 30 ans, la Normandie est devenue la première région productrice de moules de bouchot au monde.


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