sommaire :
. la pêche hauturière et les poissons
. la pêche à pied


La pêche hauturière et les poissons

  Ce pays de paysans est aussi un pays de marins : plus de 2 500  travailleurs de la mer vivent de la pêche dans une région dont les 470 km de côte égrainent grands et petits ports, de Granville à Cherbourg, de Port-en-Bessin à Honfleur. Plus de 650 navires sillonnent une mer réputée dangereuse pour ramener à terre plus de 50 000 tonnes de poisson : la plupart du temps, ils seront passés par la halle et mis en marché par informatique avant que vous ne les trouviez chez votre poissonnier. Mais vous pouvez aussi acheter, à la débarque, quand les bateaux rentrent au port : fraîcheur garantie, et contact irremplaçable.

  Les navires hauturiers quittent leur port d'attache pour cinq à dix jours, et s'en vont chercher au large, jusqu'en Manche Est et Manche Ouest, la seiche, l'encornet, le grondin, la lotte, le tacaud, la raie, la morue, le merlan, la lingue ou le lieu jaune, capturés par le chalut de fond, grand filet en forme d'entonnoir qui les ramène à bord. Le chalut pélagique travaille lui entre deux eaux pour attraper bars, dorades et poissons bleus, c'est-à-dire maquereaux, harengs, sardines, anchois, etc. S'il est traîné par deux navires, on dit qu'ils travaillent " en bœufs ". Les pêcheurs sont six à huit à bord de ces bateaux de 16 à 25 mètres, et travaillent sur une mer dangereuse dont la météo marine détaille les secteurs en une poétique litanie quotidienne, complètement hermétique pour le néophyte. Dur métier par gros temps...

  La grande majorité des navires sont de taille plus modeste : ils sont dits de petite pêche quand ils font moins de 12 mètres, et assurent des marées de moins de 36 heures. Ceux de pêche côtière, entre 12 et 16 mètres, embarquent quatre à six hommes pour des marées de 96 heures. Ils sont armés en fonction des saisons de différents "métiers " : le chalut bien sûr, mais aussi la drague pour les coquillages, et enfin ce que l'on nomme joliment les " arts dormants ", filets, cordes et casiers pour les crustacés. Certains artisans sont spécialisés dans les lignes traînantes et capturent des bars d'une exceptionnelle qualité, glorieux ancêtres des bars portion qui sévissent sur bien des tables.

  Il faut observer les enfants devant un étal bien garni : parce qu'ils sont à la bonne hauteur, et parce que le temps n'a pas émoussé leur curiosité, ils observent avec fascination turbots et barbues côte à côte, raies et lottes qui voisinent, sous l'œil rond du saint-pierre, et les crabes qui font des bulles, et les crevettes qui tressautent. Tout un monde surgi des profondeurs, vaguement effrayant d'être aussi peuplé, fascinant comme les aventures de Gloups, ténébreux et hanté de mille dangers et de mille légendes.La mer fera toujours peur. La mer fera toujours rêver. Ce gros clopoing écarlate, qui appelle la mayonnaise et ne pincera plus personne, hantera demain les jeunes esprits au moment de poser leur petit pied dans la mer. Et nous les verrons revenir en courant, au cri de : " Maman, j'ai senti quelque chose. " Pour les remettre de leurs émotions, et calmer leur appétit que l'air de la mer aiguise, servez-leur un bon poisson, en leur expliquant, si le besoin s'en fait sentir, que ces nobles animaux ne naissent pas dans les congélateurs et ne sont, naturellement, ni carrés ni roulés dans la chapelure


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La pêche à pied

  A la grande marée, nombreux sont les normands qui s'équipent pour partir à la pêche à pied : il suffit de bons crochets pour espérer ramener monts et merveilles et rêver de homards, de tourteaux, d'araignées, voir de congre resté caché dans quelque trou de rocher.

  Dans tous les cas et en toutes circonstances, la première précaution à prendre est de se renseigner des horaires de marée auprés de l'office du tourisme, du port le plus proche ou de la presse locale. La prudence est mère de sûreté, et il serait dommage qu'une belle après-midi de pêche se termine avec les secours des pompiers ou des agents de la S.N.S.M, cela pour ne pas parler de drâmes plus cruels.

  La mer en Normandie est généreuse et il est bien rare de rentrer, à défaut des crabes escomptés, sans quelques coques ou autres coquillages, et si vraiment la chance n'est pas de la partie, on aura passé une bonne journée au grand air et récolté des courbatures, des coups de soleil et des souvenirs.


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