Du
moyen-âge au 19 ème siècle
:
Au Moyen Age, lassiette,
le couvert de trois pièces et les verres
individuels nexistent pas.
En guise dassiette, on trouvait le tranchoir, planchette ronde
ou rectangulaire en bois sur laquelle était posé un
morceau de pain. Les mets successifs étaient servis sur celui-ci.
La nappe, très simple, en lin blanc, était recouverte
d'une autre pièce d'étoffé, sur laquelle les
convives s'essuyaient les mains et la bouche, après avoir
mangé avec leurs doigts. Leau, de mauvaise qualité,
n'était pas consommée pure. Elle servait à
couper le vin, très apprécié, servi dans un
hanap unique, commun à tous les convives.
A partir du XVIème siècle, les couteaux à
lame pointue se sont répandus et ont été utilisés
pour piquer les aliments et les porter à la bouche. Ensuite,
à la Renaissance, le couteau est devenu un signe de prestige,
dépassant sa seule fonction utilitaire.Quant à la
fourchette, elle était encore inconnue.A la même époque
sont apparues des serviettes individuelles, de très grande
taille.
Le couvert individuel est né au siècle suivant
: chaque convive dispose alors de son propre verre, de son propre
couteau, d'une cuillère et d'une fourchette, ainsi que d'une
assiette en étain, qui fait son entrée sur les tables
françaises.
Toutes ces pratiques et ces objets sont bien entendu liés
à la vie de cour ou du moins de château, et leur évolution
suit celle des usages du pouvoir.
Ainsi, sous Louis XIV et jusqu'à Louis XVI, le cérémonial
de la cour s'installe, avec le service à table " à
la française " : tout est mis en place avant l'arrivée
des convives. Le couvert est magnifiquement dressé. Assiettes
en faïence et en porcelaine viennent des grandes manufactures.
Lorfèvrerie est en argent ou en vermeil, la vaisselle
d'or étant réservée au roi. Le cristal, commercialisé
par Saint-Louis et Baccarat à partir de 1785, est bien installé
sur les tables, où l'on trouve un ou deux verres par personne.
Le style bourgeois se développe.
Dès le XIXème siècle les pratiques vont
évoluer rapidement, et les habitations se structurer différemment.
La salle à manger apparaît. Le service se modifie également.
Au service " à la française " succède
le service " à la russe " :
les plats sont servis à chaque convive et non plus disposés
sur la table avant leur arrivée. Plus dégagée,
cette dernière peut alors recevoir de larges décorations
florales. Les services en cristal font leur entrée : chacun
des convives dispose, devant son assiette, de trois à six
verres, du même modèle, mais de tailles différentes
selon les boissons proposées ; plusieurs carafes sont également
présentées.
C'est aussi à cette époque qu'est inventé
le métal argenté et que débute la production
industrielle des couverts.
Ces deux phénomènes font nettement baisser les prix
et permettent à la bourgeoisie de rivaliser avec l'aristocratie
en matière de fêtes et de repas : les tables sont
chargées de mets, de vins et d'objets ; la cuisine devient
aussi signe d'opulence.
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Retour
à la simplicité : 
Avec l'Art nouveau la table adopte
des formes douces, des lignes ondoyantes et naturalistes.
La nappe prend des couleurs, peu à peu les ornementations
superflues disparaissent. Une tendance renforcée dans les
années design, après-guerre : sous l'influence des
Italiens et des Scandinaves, des formes nouvelles et un style pur
font leur apparition.
Lintroduction des couverts en acier, matériau solide
et facile à vivre, l'arrivée du plastique, du formica,
l'invention de nouveaux textiles comme le Tergal, léger,
d'entretien aisé et ne demandant aucun repassage, vont amorcer
une révolution douce dont les effets se font sentir sur les
arts de la table d'aujourd'hui.
Sur la table elle-même, on élimine les objets qui l'en-combrent
et la surchargent, pour atteindre une élégance et
une sobriété inconnues jusqu'alors.
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Pratiques
d'aujourd'hui :
Progressivement, au cours du XXe
siècle, les rites du repas,
étroitement liés aux modes de vie, ont également
évolué.
C'est bien sûr une conséquence directe de la généralisation
du travail des femmes, qui n'ont plus le temps de consacrer tous
les jours plusieurs heures à la préparation et au
ser-vice des repas. On voit poindre deux façons de prendre
les repas : très simplement au quotidien et de manière
festive et conviviale lorsque tout le monde est présent,
le week-end.
Lévolution des habitudes de la table n'est pas termi-née
: aujourd'hui est réhabilitée la cuisine, pièce
à vivre souvent ouverte sur le reste de la maison ; les repas
s'improvisent aussi devant la télévision, sur la terrasse
ou dans le jardin... Retrouvant alors ses habitudes d'il y a deux
siècles, la table redevient nomade. En outre, la démocratisation
des voyages, le métissage culturel et la multiplication des
restaurants ont contribué à modifier la composition
même des repas.
La simplification est aussi de mise pour les repas un peu plus élaborés,
en famille ou entre intimes : la belle nappe n'est plus obligatoire.
Les sets de table, qu'ils soient en tissu, bambou ou rafia, constituent
une solution pratique et esthétique.
Les serviettes en papier ne choquent plus personne : entre les mains
de dessinateurs de talent, elles sont devenues si attrayantes quelles
donnent parfois le ton à tout le décor de la table.
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