sommaire :
. le cidre
. le pommeau
. le calvados

 

Le cidre

On le sait, la pomme est l'objet chez nous de tous les soins, puisqu'elle donne à la fois le cidre, injustement concurrencé par toutes sortes de boissons industrielles, mais qui retrouve ses lettres de noblesse, et le calvados, dont la notoriété a depuis longtemps passé nos frontières. D'importants efforts ont été faits pour rénover un verger cidricole vieillissant, et parfois victime des grandes tempêtes.

  Le cidre fut dans toutes les fermes la boisson familiale : on en buvait, lorsque l'on travaillait dur, plusieurs litres par jour sans déraisonner. Et les jours de fête, c'est de cidre bouché que l'on régalait la compagnie, un cidre parfois si impétueux qu'il fallait prendre, pour le déboucher, les précautions les plus grandes. Rien à voir, bien sûr, avec ce que les vieux de la vieille appellent " le cidre à Parisiens ", bien trop sucré, pasteurisé, et fait pour des citadins qui n'ont pas le gosier pavé. Le cidre industriel ne mérite plus de nos jours d'être victime d'un tel ostracisme et s'avère quelquefois meilleur qu'un cidre fermier de qualité moyenne.

.
retour haut de page


Le pommeau

  Il faut évoquer le dernier-né, le pommeau, apéritif créé en 1982 et dont le succès a fait taire le scepticisme naturel des Normands face à la nouveauté : avec ses 18 degrés, il est plus adapté, sans doute, à notre mode de vie que le calvados dont il est issu, et l'on peut en user avec raison sans craindre les rigueurs de l'alcootest. Il entre avec bonheur dans un certain nombre de recettes et se marie fort bien avec le foie gras, nouveau produit normand qui mérite, lui aussi, le détour, et qui a pris sa place sur nos marchés.

retour haut de page


Le calvados

  Le temps n'est pas si lointain où s'imposait, à la campagne, et de bonne heure le matin, le rituel du café calva, avec un alcool de l'année qui approchait gaiement les 70 degrés ! Et il n'était pas populaire de refuser la " goutte ", ce qui rendait la tournée du facteur quelquefois périlleuse. La goutte était aussi un médicament, et il n'est pas certain que soit fondée sur un mensonge la rumeur qui dit que l'on en mettait quelquefois dans le biberon des enfants, pour tuer les vers ! Elle était réputée guérir aussi le rhume et soulager le mal de dents. Il est vrai qu'à une certaine dose, cette redoutable blanche a sans aucun doute des vertus anesthésiantes. Lorsqu'un terme fut mis à la liberté d'en fabriquer dont jouissaient les paysans normands, la rubrique des faits divers connut des rebondissements dignes de la prohibition, et le bonheur de " rouler " les contributions fut, durant quelques années, un sport régional qui défraya la chronique. Ils avaient quelques excuses, ceux qui avaient hérité de quelques fûts d'un vénérable calvados, auquel les années avaient donné en parfum et en saveur ce quelles lui avaient ôté en force... Et l 'épopée des bouilleurs de cru valait bien les aventures de James Bond, avec rendez-vous de nuit, voitures trafiquées et courses poursuites homériques avec les gendarmes. Leur droit fut l'objet de débats vigoureux et servit d'argument électoral à de nombreux candidats.
La guerre a pris fin, mais la passion demeure, et il n'est pas, dit-on, tout à fait impossible de dégotter une vraie bouteille sans étiquette, mais garantie - tope là ! - de grande classe, pourvu que l'on connaisse du monde à la campagne. Si vous n'avez pas cette chance, vous pourrez trouver d'excellents vieux calvados chez votre caviste : il ne leur manque qu'un petit goût de contrebande !


  Nous ne pouvons pas conclure ce paragraphe dédié au calvados sans parler du fameux "trou normand" : il consiste, au milieu d'un plantureux repas, à avaler un petit verre de calvados. Explication habituelle : l'alcool dissout les graisses! Les nutritionnistes affirment pour leur part que l'alcool dilate les parois et qu'ainsi l'impression de satiété s'estompe. Ainsi, le "trou normand" redonne bien de l'appétit aux convives. Aujourd'hui, les restaurateurs l'ont remplacé par un sorbet à la pomme arrosé de calvados.

retour haut de page